• Accueil
  • Actualités
  • Ngobila boucle pour trois semaines Kinshasa avec des périodes de relâche et en appelle à l’empathie des Kinois envers les pauvres

Ngobila boucle pour trois semaines Kinshasa avec des périodes de relâche et en appelle à l’empathie des Kinois envers les pauvres

La ville de Kinshasa dont l'épicentre du coronavirus est sa commune résidentielle huppée, la Gombe qui abrite palaces, banques, ambassades, administrations publiques dont les sièges de la Présidence de la République, de la Primature et des ministères, va être bouclée à partir de samedi 28 mars 2020 pour une période de trois semaines avec cependant des jours de relâche, a annoncé jeudi 26 mars dans la soirée son gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka tirant les conséquences de l'état d’urgence décrété deux jours auparavant, le 24 mars, par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lors de son deuxième message à la Nation faisant suite à celui du 18 mars en rapport avec la crise sanitaire du coronavirus également appelé COVID-19 qui sévit dans le monde sans épargner le Congo.

Cette pandémie qui a fait au Congo, mais qui se concentre à l'heure actuelle dans la seule ville de Kinshasa, un total de 54 personnes infectées dont au moins 5 décès, selon des sources de l'INRB, Institut National de Recherches Bio-Médicales, requiert un budget annuel de 135 millions de $ en vue de combattre la pandémie dans la seule Capitale du Congo, a précisé sur une radio privée de Kinshasa, le professeur Docteur en médecine Jean-Jacques Muyembe Tanfum qui préside le Secrétariat de la Riposte anti-COVID mise en place il y’a une dizaine jours par le Chef de l’Etat.

Mais le comptage macabre des cas et des morts reste au centre d'une vive polémique, le même virologue professeur Muyembe Tanfum mondialement connu pour avoir dirigé avec succès des luttes anti-épidémie à virus Ebola, ne comptabilisant que les décès certifiés par l’INRB, non ceux annoncés dans des hôpitaux et sur des réseaux sociaux et qui n'auraient pas été reconnus par ses médecins et experts.

Selon l'édit du gouverneur Ngobila, le «confinement total intermittent» de la ville de Kinshasa prend effet samedi 28 mars et relâche mardi 31 pour deux jours mercredi 1er et jeudi 2 avril en vue de permettre aux Kinois de faire des provisions avant de reprendre vendredi 3 avril pour trois jours pour un nouvel arrêt lundi 6 avril et, à nouveau, une période de confinement total de trois jours pour une nouvelle fois faire relâche.

Seuls des agents de l'Administration publique désignés pour assurer un service minimum ainsi que du personnel soignant en service seront autorisés à circuler en vue de «se rendre au lieu de travail», a indiqué le gouverneur qui a déclaré que «la police veillera rigoureusement au respect de toutes ces mesures» en demandant «aux responsables de différents supermarchés de prendre des dispositions idoines afin de permettre à leurs clients un accès ordonné et sécurisé par l'observance de la distanciation sociale».

«Pendant les deux jours de ravitaillement, a-t-il précisé, les mesures prises précédemment par le Président de la République et moi-même, sont de stricte application», déclarant que «la police veillera rigoureusement au respect de toutes ces mesures et à la sécurité de chaque citoyen de la Ville».

Dans cette mégapole de près de 20 millions d’habitants dont 95 % n’a pas de travail sinon le vieil «article 11, débrouillez-vous» - qui vit au jour le jour en sortant le matin et en ramenant le soir de quoi à mettre au feu et nourrir la famille - ces mesures de confinement total bien que relativement allégées, vont être, le jours à venir, un véritable défi pour les forces de l’ordre, à commencer par la journée de vendredi 29 mars.

Si le pays figure sur la liste des pays les plus pauvres au monde malgré un sol et un sous-sol des plus riches de la planète (une multitude de mines et carrières de cuivre, cobalt, coltan, zinc, uranium, diamant, pétrole), mais ne transformant rien localement, important tout de l'étranger jusqu'au papier toilette et aux légumes frais pour ses supermarchés, le Gouverneur Ngobila a fait appel à «l'empathie qui devrait, désormais, selon lui, être le maître mot de nos relations humaines» insistant sur «notre solidarité kinoise», exhortant Kinois, secteur privé, propriétaires des habitations de location, «à tendre une main secourable à ceux d'entre nous qui en ont le plus besoin» certainement via une caisse de solidarité nationale dont la création a été annoncée le 24 mars par le Chef de l’Etat outre qu’une déclaration gouvernementale était attendue sur des mesures à prendre par l’Etat pour faire face à une situation qui s’annonce, selon tous les experts économiques, comme un «naufrage collectif planétaire» et surtout en Afrique dans les pays les plus fragiles.

Il faut certainement comme partout ailleurs dans le monde revenir à l’Etat providence : prioriser plus que jamais la survie du Congolais en préservant la santé de l’homme par des mesures pratiques et concrètes, inverser plus que jamais le curseur au bénéfice des secteurs sociaux, sauver des entreprises qui pourraient résister et dont la production sera à l’arrêt et qui risqueraient sans un solide coup de main de l’Etat d’aller droit à la faillite. Mais de quels moyens dispose l’Etat congolais dont le budget a été réduit de moitié, à savoir, passant de 10,7 milliards de $ à 5 milliards mais qui va, en réalité, avec la crise planétaire du CORONAVIRUS, être plus bas encore? Peut-être 2 à 3 milliards de $.

Puis directement, Ngobila s’est adressé à la population kinoise : «Ne cédez ni à la panique, ni à la manipulation, ni à la désinformation et n'écoutez que les conseils des experts qui renseignent nos services de santé».


ALEKI MBOWO.

Commentaires

MATATA RonaldoMars 21, 2020 At 9:03 AM

Répondre

Article Similaire